La communauté internationale répond à des crises humanitaires — de source humaine — à travers le monde: Myanmar, Syrie Nigéria, Yémen. Et nous connaissons trop bien les effets meurtriers de l’extrémisme violent: Barcelone, Paris, Istanbul, New York et Ottawa.
Les exemples abondent, autour du globe, de conflits larvés ou gelés sur la base de lignes sectaires, nourris et attisés par le populisme, la peur de l’autre et la xénophobie. L’exclusion des bienfaits du développement – ou de la croissance économique découlant de la mondialisation – génère des aliénations collectives et individuelles, et nourrit un sens d’injustice.
Le protectionnisme et l’isolationnisme posent des défis croissants, tout comme les inégalités résultant des effets du changement climatique et de la mauvaise gouvernance.
Comme le Premier ministre du Canada Justin Trudeau l’a souligné en septembre dans son allocution annuelle aux Nations Unies à New York, il y a des défis à relever au Canada, notamment en ce qui a trait aux peuples autochtones.
Le dénominateur commun à ces défis du 21e siècle c’est l’inclusion, ou plutôt le manque d’inclusion. Les effets délétères de l’exclusion se jouent d’un océan à l’autre, à l’autre, à l’autre, quotidiennement. Et les villes sont à l’avant-plan de ces dynamiques.
Le besoin de mettre à profit la diversité et de promouvoir l’inclusion est renforcé par les plus récentes données du recensement de 2016. Le Canada vieillit. Notre population autochtone croît. Le bassin de main d’oeuvre s’amenuise. Les disparités grandissent, et le nombre d’immigrant augmente. D’ici 2030, il est estimé que 30 pourcent de la population du Canada sera composée de groupes des minorités visibles. Ce taux pourrait atteindre 60 pourcent à Vancouver et Toronto.
Alors que le Canada et les canadiens font le point à 150, nous devons évaluer et récolter les dividendes de la diversité. Nous devons aussi célébrer la diversité comme une source de force, pas une faiblesse.
Mais nous ne pouvons pas nous permettre d’être complaisants. Des enjeux difficiles doivent être discutés et débattus.
Le premier Forum de Victoria lancera sous peu la discussion, autour de la justice climatique; des contrecoups de la mondialisation et de la promotion d’un agenda commercial progressif; de la gestion des flux et pressions migratoires et des solutions à leurs causes; de l’inclusion au-delà de l’impératif moral et de la mesure de ses dividendes économiques; du rôle de la philanthropie pour le développement inclusif, et de la définition d’une relation nation-à-nation avec les peuples autochtones.
Afin de continuer d’assurer le succès du Canada, au pays et à l’étranger, nous devons collectivement effectuer un changement de cap du modèle d’actionnaire à court terme vers un paradigme de partie prenante à long terme.
Le Forum de Victoria tracera une voie, comptant sur une société civile robuste, des réseaux sociaux forts, des investisseurs responsables, des leaders d’affaires engagés, des jeunes mobilisés, des décideurs innovants et des villes réellement intelligentes. Le défi est de taille, constitué de multiples couches complexes et interdépendantes : géopolitique, économie, commerce, développement, changement climatique et questions autochtones.
Cette conversation aussi fondamentale qu’urgente ouvrira la voie vers de nouvelles perspectives, basées sur la collaboration, l’intégration et l’innovation, pour arriver à un triple bilan. Un bilan tout canadien, durable et unique dans son inclusion, promu au Canada comme à l’étranger et qui intègre des impératifs économiques, sociaux et environnementaux.
Saul Klein est Président du Forum de Victoria. Adel Guitouni et Sébastien Beaulieu sont Co-présidents associés du Forum de Victoria.